mardi 27 octobre 2015

Confessions d'une accro aux séries (sans spoilers)

Je ne me souviens plus vraiment quand ça a commencé, ni comment, mais c’est arrivé.

Mettons tout de suite les choses au point, comme pourraient le laisser supposer certaines études scientifiques américaines (mais peut-on faire confiance aux texans ? ), je ne suis pas dépressive et les chips ne constituent pas la base de mon alimentation. Je sais bien que ce n’est pas l’idéal pour avoir la silhouette et le teint de Daenerys Targaryen. J’ai appris à adapter ma garde-robe aux conditions climatiques extrêmes en regardant Game of Thrones, d’ailleurs pour moi le mot saison ne fait plus uniquement référence au climat.

Desperate Housewives

Génétiquement, le terrain était favorable, j’ai été bercée par les génériques sirupeux des sagas estivales (françaises, oups...) Je ne vais pas vous refaire l’historique du feuilleton au fil des générations. De la radio à Netflix, la technique pour créer l’addiction s’est simplement perfectionnée, chez HBO ils n’ont rien inventé.
Il faut tout de même une certaine rigueur dans l'organisation. Mon gestionnaire d'épisodes (et oui ça existe...) est un mouchard impitoyable : depuis 4 ans je suis restée devant mes séries 6 mois 3 semaines 2 jours 15 heures 50 minutes. C'est drôle je n'ai pas vu le temps passer ! 

J’ai beau être lucide sur cette manipulation  hyper bien huilée, je suis tombée dans le panneau. Après une période d’adaptation pour mon entourage (nous avons réorganisé le planning des tâches ménagères), le  rythme de croisière s’est installé. Enfin des sujets de conversation passionnants au dîner ! La communication intergénérationnelle s’est améliorée. Le stupéfiant Walter White a redonné à la chimie ses lettres de noblesse. Moins d'interrogation sur l'orientation scolaire, ça vous enlève un poids. Ces échanges familiaux étant un peu cryptés, nous évitons le sujet en présence de non-initiés. On sait se tenir tout de même ! Quels progrès en la matière depuis notre visionnage de Downton Abbey… Lors du mariage de ma cousine Betty dans un hôtel chic d’Arcachon, nous avons enfin pu utiliser les couverts dans le bon ordre ! Ce casse-tête des trois fourchettes en partant de la gauche était enfin résolu. Je maîtrise parfaitement l’infusion de mon Earl grey depuis la fin de la première saison.

Dexter

Ne parlons pas de mes progrès en bricolage. Avec Dexter, j’ai appris à poser une bâche correctement avant de commencer à peindre une pièce. Jack Bauer est super fort en électricité et le gars ne laisse jamais un chantier s’éterniser.

J’ai une vie sociale, mes nouveaux voisins ont été ravis quand j’ai déposé sur leur paillasson un petit panier avec des muffins tièdes. Grâce à Desperate Housewives, croyez-moi, vous ferez des progrès en cuisine…
Pas d’incidence négative sur mon job, même si j’ai posé un jour de congé le jour où Sherlock s’est jeté dans le vide. On s’attache quand même.

Sherlock
 Et oui, face à une série, l’individu n’est pas forcément dominé par le « produit », il affronte des émotions, affûte son sens critique. Je ne vis pas par procuration, même si j’ai souri bêtement pendant dix minutes quand Derek et Meredith  ont enfin conclu l’affaire.  Et l’influence de Carry Bradshaw sur ma vie amoureuse a été déterminante .
 Que dire des progrès linguistiques ? Notre vocabulaire anglais s’est enrichi, faire la différence entre l’accent de Chigago et celui de Newcastle, ça en bouche un coin. C’est tellement bon de comprendre ce que dit Omar Little sans lire les sous-titres. J’ai commencé le danois avec Borgen. Et le français dans tout ça ? Pour l'instant, les bonnes séries françaises se comptant sur les doigts de deux mains, j'ai étoffé mon registre d'insultes en compagnie d'Eddy Caplan, et trouvé en Gilou mon idéal masculin, allez savoir pourquoi...
Alors quand quelqu'un me dit que regarder des séries est une perte de temps, je rigole doucement…
Mon esprit de déduction s’est aiguisé grâce à Elementary, avec Banshee je maîtrise les arts martiaux,  je franchis des frontières improbables  avec Fringe, je révise l’histoire avec les Tudors…
Bon d’accord, j’ai parfois eu quelques déboires avec mes super pouvoirs, tout n’est pas parfait.

Je suis un caméléon. Ce n’est pas le titre d’une série ça ?
                                                                                                                                             MLM


Au générique par ordre d'apparition :

- Daenerys Targaryen / Games of Thrones
- Walter White / Breaking Bad
- Jack Bauer / 24 heures
- Desperate Housewives (les fameux muffins de Bree Van de Kamp)
- Derek et Meredith / Grey's Anatomy
- Carrie Bradshaw / Sex and the City
- Omar Little / The Wire
- Eddy Caplan / Braquo
- Gilou / Engrenages

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