mardi 17 mai 2016

Du film au film : Blow-Up / Blow Out

Le Film


Blow-Up

Réalisé par Michelangelo Antonioni (1966)
Avec Vanessa Redgrave, David Hemmings, Sarah Miles
Inspiré d'une nouvelle de Julio Cortazar, Les Fils de la Vierge
Palme d'or au Festival de Cannes (1967)
Cote : F ANT (Pôle Musique, Cinéma, Arts et Loisirs - 2ème étage)



En anglais, blow-up signifie « agrandissement » ou bien « explosion », comme blow out.

Londres, 1960, Thomas est photographe de mode. Après un reportage photo sur les sans-abris, il passe la matinée dans un parc. L'endroit est presque désert, la lumière est belle, Thomas photographie de loin un couple qui s'embrasse. En développant les photos, par agrandissements successifs, il réalise avoir été témoin d'un meurtre. Il se rend de nuit sur les lieux et découvre le cadavre révélé par ses photographies. De retour chez lui, il trouve son atelier vide : tous ses clichés et négatifs ont été volés. Le lendemain, le cadavre a disparu...

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Afin que la pelouse du parc où se promène le personnage de David Hemmings ressorte bien à l'image, Antonioni la fit recouvrir d'une couche de peinture verte.

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Le film fait scandale à sa sortie en Grande-Bretagne : c'est la première fois qu'on montre dans un film britannique des corps féminins entièrement dénudés (ceux de Jane Birkin et de Gillian Hills).

Le Film


Blow out

Réalisé par Brian de Palma (1981)
Avec John Travolta, Nancy Allen, John Lithgow
Cote : F DEP (Pôle Musique, Cinéma, Arts et Loisirs - 2ème étage)

Jack est ingénieur du son à Philadelphie et travaille sur des films de « Série Z». Lors d'une séance de mixage d'un film, le réalisateur lui demande de trouver un cri de femme « réaliste » pour une scène de meurtre. Jack va, de nuit, prendre des sons naturels sur un pont à l'aide d'un micro canon. Une voiture arrive et plonge dans la rivière. Jack essaie de sauver les passagers et le conducteur, gouverneur de l'état en lice pour la présidentielle. A l'hôpital, on demande à Jack de taire la présence de la jeune femme, Sally, qu'il a réussi à sortir de la voiture.
On retrouve dans ce film des thèmes chers à Brian de Palma : conspiration politique, culpabilité, paranoïa et faux-semblants.

À l'arrivée, le film fut un échec commercial sans précédent extrêmement pénible pour le réalisateur. Il a failli ne jamais s'en remettre. Pourtant, il figure aujourd'hui comme un de ses meilleurs films et synthétise, à la fois dans le fond comme dans la forme, tout son cinéma, de ses angoisses à ses obsessions. Blow Out est sans conteste son film le plus personnel et le plus audacieux sur le plan esthétique.

Si Blow Out fait beaucoup penser à Blow-Up, il est néanmoins possible de distinguer une importante différence dans la façon dont les personnages cherchent la vérité. Chez Antonioni, c'est en agrandissant la photo, en essayant d'avoir la meilleure définition possible que la vérité est recherchée. L'information est déjà comprise dans la prise de vue, il faut l'améliorer pour la distinguer. À l'inverse, dans Blow Out, « il ne faut pas resserrer le cadre mais plutôt l'élargir », le voir différemment, trouver ce qui n'y figure pas.


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Si la voix française du personnage incarné par John Travolta dans le film vous est familière, c'est normal ! En effet, c'est Gérard Depardieu qui a été chargé de doubler l'acteur américain.

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Le réalisateur Quentin Tarantino  a déclaré en interview que Blow Out était le film de Brian de Palma qu'il préférait. C'est également grâce à ce film qu'il a pensé à John Travolta plus de dix ans après, pour interpréter le rôle de Vincent Vega dans son film culte Pulp Fiction.

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