mercredi 3 octobre 2018

ZOOM sur ...

Le mur

Il existe, à travers le monde, 65 murs frontaliers, dont la moitié a été construite après 2010 dans un contexte où triomphe la mondialisation des échanges. Ce phénomène de « re-fermeture » des frontières, représentant 40.000 km de mur, est imposé par les gouvernements. Ces murs séparatifs, destinés à isoler des populations civiles, font l’objet d’un traitement graphique par de nombreux artistes qui cherchent, au travers de leurs œuvres, à affirmer que « le mur n’arrête rien » et qu’il est possible de « nier la frontière, de la flouter par des œuvres qui vont déborder du mur. » Faire circuler les idées, les mots, tels sont les vrais enjeux. L’impact de ces créations sur ces frontières murées est manifeste à travers le monde. Les Peace Walls de Belfast, murs de fresques militantes érigés à partir de 1969 qui séparent les quartiers catholiques et protestants de la capitale sont devenus une attraction touristique. Leur rôle positif est reconnu dans le processus de paix en Irlande du Nord. Le mur-frontière entre le Mexique et les États-Unis expose le Border Art qui exprime la souffrance, les peurs, les espoirs de ces vies « entre deux ».

Une œuvre attire les regards du monde entier, ce visage d’enfant « Kikito », photographie monumentale en trompe-l’œil accrochée au dessus du mur frontière. Quant au mur de séparation israélien, emblématique des frontières peintes, il est devenu support d’artistes engagés comme le projet artistique « face2face ». Des portraits géants d’anonymes Palestiniens et Israéliens ont ainsi été photographiés en grimaçant. « Nous devons les mettre face à face. » 

Ce mur a également été rendu célèbre par les pochoirs mondialement célèbres de l’artiste Bansky. Le Mur de Berlin, symbole historique de la guerre froide est devenu un symbole artistique, pionnier des frontières graffées.  Il est aujourd’hui un musée à ciel ouvert, l’East Side Gallery. Entre 1961, date de la construction du mur et 1989, les tags se sont multipliés sur la face ouest, la seule accessible. 
Des slogans de paix ou de colère transforment le béton en défouloir. Puis dans les jours qui suivent la chute du mur, une nouvelle vie artistique éclot et de nombreux artistes s’empressent d’aller recouvrir le béton côté Berlin-Est. 
C’est à cette période-là que naissent les œuvres devenues emblématiques et toujours visibles dans la capitale allemande, après plusieurs restaurations. Ouvrir une brèche, frayer un passage, fendre la pierre, entamer le dialogue… Le street art, issu du graffiti, donne la parole et tente de construire des ponts entre les hommes. 


ZOOM sélection (livres)



STREET ART À PARIS
Paris offre à l'art urbain une place de choix au cœur de la capitale : les fresques monumentales du XIIIème arrondissement, les abords du canal de l'Ourcq, Oberkampf et Belleville. L'auteure propose aux touristes un voyage en huit itinéraires autour de cet art de rue. 

Stéphanie Lombard 
Alternatives, 2017 
Cote : 914.436 1 ITI


PANORAMA MONDIAL
Cet ouvrage propose un panorama mondial du street art, pour comprendre les enjeux de cette forme d'art populaire aux influences multiples : la pixaçao brésilien, le pop art et le land art américains, les pochoirs politiques argentins... Et présente les travaux de 113 artistes à travers 25 pays.

Rafael Schacter
Flammarion, 2014  
Cote : 751.73 SCH




ENQUÊTE URBAINE
Alejandra Varela, spécialiste de l'art urbain, part à la recherche, à travers l'Espagne, de Sniper, un graffeur dont personne n'a jamais vu le visage. Stupéfiantes sur le plan artistique, les performances qu'il organise peuvent se révéler dangereuses. Alejandra découvre petit à petit les véritables intentions de cet artiste radical. 

Arturo Pérez-Reverte
Seuil, 2014
Cote : R PER



SOLITUDES
La nuit, Sam graffe les animaux d'un vieil imagier sur les murs de Paris. Le jour, il joue aux échecs avec une vieille dame et chante à l'enterrement des SDF morts à la rue. Une vie bien réglée que Bonny va torpiller. Elle a cinq ans, a fugué de son foyer et décide que Sam sera sa nouvelle famille. Le voilà doublement recherché par la police, pour tags illégaux et enlèvement d'enfant.
Perle du Roman 2018

Muriel Zürcher
Thierry Magnier, 2017
Cote : J ZUR ADO




INVIDER
Plus de mille monstres pixellisés recouvrent les murs de la capitale. Dès le lendemain, les « chasseurs » de Spaces partiront à la recherche des mosaïques. Esther, 16 ans, fait partie de ces fans mais ce qu'elle ignore, c'est que le corps d'une jeune femme vient d'être retrouvé au pied d'une de ces mosaïques. Quel danger plane sur les admirateurs de l'artiste ? Une plongée dans le Paris du street art.

Sarah Turoche-Dromeryure, Nils Barrellon
Thierry Magnier, 2017
Cote : J TUR ADO




MYSTÈRE URBAIN
Darwin, jeune adolescent d'origine somalienne, vit seul à Paris avec sa mère, chauffeuse de taxi de nuit. C'est un gamin des rues d'aujourd'hui, débrouillard et curieux de tout, notamment des peintures murales qui fleurissent dans son quartier. Seraient-elles de Banksy, le célèbre et mystérieux graffiteur anglais ? 

Élise Fontenaille-N'Diaye
Le Rouergue, 2014
Cote : J FON ADO






ZOOM sélection (films)



BASQUIAT STREET ARTIST…
Elevé dans la banlieue de New York, Jean-Michel Basquiat exprime ses premiers talents dans la rue en graffitant les murs. Remarqué par un galeriste, il commence à exposer en devenant très vite l'enfant terrible de l'avant-garde new-yorkaise et l'ami d'Andy Warhol. Son ascension fulgurante s'achève brutalement par une overdose, en 1988. Basquiat a alors 27 ans.

Réal. Julian Schnabel
Cote : F SCH


… ET BASQUIAT ACTEUR

Un jeune artiste de 19 ans, à la fois peintre, poète et musicien, a besoin d'argent pour récupérer l'appartement dont il vient d'être expulsé. Il se promène à travers les rues de Manhattan, avec un tableau qu'il espère vendre, et rencontre des amis. Il parvient finalement à vendre le tableau à une riche admiratrice, mais il est payé par chèque. À court de liquide, il passe la nuit à errer de club en club, à la recherche d'une jolie fille rencontrée plus tôt, qui pourra lui procurer un endroit où dormir.

Réal. Edo Bertoglio
Cote : F BER


RÉBELLION ÉPHÉMÈRE
Pochoirs, graffs, posters, stickers, installations : le street art se déploie sur les murs, les portes, les trottoirs ou le mobilier urbain. Les œuvres sont de plus en plus éphémères, et le street art n'échappe pas tout à fait à la commercialisation et à la starisation. Rencontre à New York, Berlin et Moscou avec Blek le Rat, Swoon et Brad Downey.

Réal. Benjamin Cantu et Anne Burger
Cote :  751.73 CAN





BANKSY FAIT LE MUR
Faites le mur est un documentaire touchant, drôle et facétieux, qui nous entraîne dans le monde incroyablement poétique de Banksy, artiste de street art, qui a, au fil des années, convaincu les Anglais que les vrais vandales de la société n'étaient pas forcément les tagueurs.

Réal. Banksy
Cote :  751.73 BAN




ROAD-MOVIE HUMANISTE
Agnès a choisi le cinéma,  JR,  de créer des galeries de photographies en plein air. Quand ils se sont rencontrés, ils ont aussitôt eu envie de travailler ensemble, tourner un film en France, loin des villes, en voyage avec le camion photographique de JR. Hasard des rencontres ou projets préparés, ils sont allés vers les autres, les ont écoutés, photographiés et parfois affichés. 

Réal. Agnès Varda et JR
Cote :  307.72 JR



20 ANS DE GRAFFITI À PARIS
L'histoire du graffiti à Paris, à travers des interviews et des archives exclusives. En 1982, le graffiti apparaît en France sous l'impulsion de quelques adolescents attirés par l'aventure, le jeu ou la révolte. Aujourd'hui, le graffiti fait partie intégrante de la ville. 

Réal. Marc-Aurèle Vecchione
Cote :  751.7 VEC


Interview

NAART : l'art du Beer painting

L'équipe de ZOOM a rencontré à Nantes Alexandre Caillarec qui forme avec Nicolas Thollot-Arsac le duo NAART. Les jeunes artistes pratiquent une technique d'art murale originale, peindre avec des bouteilles de bière. 

Quel a été ton parcours avant  votre collaboration ?  Comment as-tu rencontré Nicolas ?
J'ai fait un Bac STI Arts Appliqués et un DMA (Diplôme des Métiers d’Art) Fresque Mosaïque à l'école Olivier-de-Serres à Paris. J’y ai rencontré mon associé,  Nicolas Thollot-Arsac.  Il a fait un BTS Design d'espace à Besançon. Il y a 4-5 ans nous faisions des décors pour des spectacles, concerts et festivals, et un jour j'ai eu besoin de l'aide de Nicolas ; c'est à ce moment qu'a commencé notre collaboration. 

Comment vous est venue l’idée de cette technique particulière ? Le choix de votre nom et de votre logo ?
Tout est parti d'une critique, on nous a dit que nous ne pourrions jamais nous démarquer en peignant au pinceau. On a donc créé notre propre concept en peignant avec des bouteilles de bière. Un soir on s'est lancé avec les bières posées devant nous ! Notre logo n’est rien d'autre que l'empreinte du culot d'une bière. Notre nom NAART : Nicolas Alexandre Art. 


Combien êtes- vous à pratiquer cette technique ? Travaillez-vous toujours en binôme sur les performances ?
Nous sommes les deux seuls en France à pratiquer cette technique, mais au niveau mondial on ne le saura peut-être jamais… Je pense que nous sommes les seuls à en vivre, on ne trouve que nous sur internet ! 
Les performances ne nécessitent pas toujours d’être deux, cela varie en fonction du temps de réalisation et la difficulté du projet. 

De la série aux platines

De la série aux platines : The Get Down

La série

Créée par Baz Luhrmann et Stephen Adly Guirgis
The Get Down est une série télévisée américaine diffusée sur Netflix en France en 2016.

Dans les décombres du South Bronx, des adolescents perdus et sans avenir ne pouvant compter que sur eux-mêmes, n'ont pour seules armes face à la vie que leurs joutes verbales, leurs pas de danse improvisés, et quelques gros feutres et bombes de peinture.
Des cités du Bronx aux galeries d’art de SoHo, du club de musique CBGB à la célèbre discothèque Studio 54 en passant par les tours de verre d’un World Trade Center à peine achevé, cette nouvelle jeunesse en perdition va se frayer un chemin dans ce New York au bord de la faillite, donnant naissance au hip-hop, au punk et au disco...



La série nous plonge dans la culture urbaine des années 70 où le pouvoir des mots et la liberté d’expression règnent en maître dans la rue : Street Art, rap, hip-hop… On ne compte plus les plans où apparaissent sur les trains et les immeubles les graffitis si emblématiques du mouvement. C’est dans ce contexte-là que la bande de jeunes rencontrent Shaolin Fantastic, le mythique roi du vinyle qui leur fera découvrir la scène hip-hop underground.

The Get Down est un véritable cocktail explosif, jouissif et plein d’espoir. Le titre du premier épisode nous met tout de suite dans l’ambiance, « Le trésor se trouve dans la ruine ».




ZOOM+
The Get Down est la série la plus chère de l'histoire de Netflix avec un budget de 120 millions de dollars, soit un coût estimé d'environ 11 millions de dollars l'épisode !
À titre de comparaison, le tournage d'un épisode de Sense8 coûterait 9 millions de dollars (soit près de 108 millions pour la saison 1) et celui d'un épisode de House of Cards, 4,5 millions de dollars (soit près de 54 millions pour l'intégralité de la saison).

ZOOM+
Afin que les plus jeunes comédiens de la série puissent véritablement s'immerger dans l'univers du hip hop des années 1970, la production a organisé une formation spéciale animée par de véritables pointures du genre.
« Nous avons intégré un "camp d'entraînement" avec Kurtis Blow, Grandmaster Flash, la graffeuse Lady Pink, Nas et Rahiem des Furious Five », raconte la comédienne Justice Smith. « Ils nous ont tout appris, le graffiti, le breakdance, le rap et tout un tas d'autres choses. »

ZOOM sur...

STREET VIEW

Pendant l'été, nous avons reçu des photos d’œuvres de Street Art prisent au détour d'une rue à Paris ou au cours d'un voyage. On n'imagine pas les trésors qui nous entourent !


Jef Aérosol, Fort d'Aubervillers, In Situ Art Festival, détruit


Quai de l'hermitage , Nantes

Ljubljana

Glossaire

Back to Back : Quand un mur est couvert de pièces peintes à la suite.

Battle : Compétition entre plusieurs graffeurs ou crews.

Biter : Copier le style d’un autre artiste.

Blaze : Le nom que l’artiste se donne souvent choisi pour l’harmonie des lettres entre elles.

Crew : C’est une communauté, un groupe de graffeurs qui se réunit pour peindre ensemble.

Drips : Effet de coulures de peinture.

Fade : Mélange progressif  pour dégrader une couleur.

Flop : Graff simple, sans remplissage.

Copier / Coller #19



Fantaisie militaire 
Alain Bashung
1998
Cote : 099 BAS



Melancholia
Réal. Lars von Trier
2007
Cote :  F TRI

Editoo #19


Pour sa 3ème édition, la Street Art Avenue a étoffé son musée à ciel ouvert pendant l’été. Et si vous alliez flâner le long du canal Saint-Denis, entre La Villette et le Stade de France ? Ou bien vous balader dans le 13ème arrondissement ou le quartier des Halles ? 
Le Street Art est pluriel, nourri de techniques et de sensibilités différentes. Il surprend par sa créativité, son incapacité à entrer dans les cases que nous voudrions lui imposer. Il déçoit parfois, mais vitamine les murs de la capitale. 
Indéfinissable, provocateur, il interroge nos envies, nos phobies, compose des partitions syncopées dans nos têtes, dynamise le quotidien. 
Zoom vous ouvre la voie en décryptant quelques facettes de cet univers. 
Tournez la tête, levez les yeux, le monde est plutôt beau avec des couleurs…

L'équipe de ZOOM

vendredi 24 août 2018

STREET U

Appel à participation



Pour le prochain numéro du ZOOM, nous vous proposons de nous envoyer des photos de vous ou de vos proches devant une fresque ou œuvre de Street Art.

  • Envoyer vos photos à l’adresse zoomrueil@gmail.com avant le 15 septembre
  • Indiquez-nous où a été prise la photo (si Paris : rue et arrondissement)


Merci et à bientôt !


L’équipe de ZOOM

mardi 3 juillet 2018

ZOOM sur...

L'adolescence au Japon

Quelle jeunesse au Japon ? Dans une société où 1 personne sur 4 a plus de 60 ans, quelle place laisse-t-on encore à la jeunesse ?


Une société exigeante professionnellement
Après vingt ans de stagnation économique, la réussite professionnelle est aujourd’hui un impératif pour les jeunes alors que le chômage sévit de façon croissante. 
Le nombre de jeunes de 18 à 34 ans qui n’arrivent pas à trouver un travail stable ne cesse d’augmenter.

Des discours natalistes
Le taux de fécondité est un des plus bas du monde. Les femmes sont donc encouragées à faire des  enfants mais les places en crèche sont rares et chères, et il est encore mal vu pour elles de retourner travailler après avoir eu un enfant.




« L’amour ne m’intéresse pas … »
Près du tiers des jeunes célibataires ne semblent pas intéressés par l’amour et plus de la moitié déclarent n’avoir eu aucune relation amoureuse.
Pourquoi ?
• La difficulté à communiquer, propre à cette catégorie de la population qui reste figée par la peur de l’échec.
• Le manque d’argent qui crée un clivage social entre ceux qui ont un bon emploi et les autres. 
• Le développement des services proposés par Internet renforce l’iso-lement des jeunes.


Des relations hommes-femmes soumises à des règles rigides
Le mariage est encore destiné à légitimer les relations hommes-femmes. Quant au désir, il est souvent refoulé.

Un mystérieux mal de vivre  : Les Hikikomori
On compte un million de jeunes japonais concernés. Ce sont principalement des hommes entre 18 et 30 ans qui vivent coupés du monde. Cloîtrés le plus souvent dans leur chambre pendant plusieurs mois ou années, ils ne sortent que pour satisfaire aux impératifs des besoins cor-porels. Ni grabataires, ni autistes, ils se sentent accablés par la société. Pression sco-laire, puis période d’étude difficile et pour finir con-ditions de travail très rudes expliquent ces replis sur soi.

Une existence strictement réglée mais un peu assouplie
La société nippone est toujours régie par des règles et conventions complexes. Celles-ci tendent toutefois à s’assouplir avec notamment l’émer-gence de l’individualisme qui concerne les jeunes : « Nous pouvons désormais réaliser nos rêves ».

Mais hausse du moral des jeunes japonais 
Même si le suicide est toujours la première cause de décès chez les 15-39 ans, ils se disent plus satisfaits de leur vie que ne l’étaient leurs parents. C’est pourtant la hausse du prix des logements qui explique en partie cette relative satisfaction car la plupart des jeunes restent vivre chez leurs parents. Ils ont ainsi plus d’argent pour leurs loisirs malgré une croissance économique anémiée.

ZOOM Sélection (Livres)

MARIAGE FORCÉ

En 1919, des Japonaises partent aux États-Unis rejoindre  des compatriotes auxquels elles sont promises. Bercées d'illusions, elles vont endurer de cuisantes déceptions face à des maris brutaux, la xénophobie, un travail harassant et la barrière de la langue. Lors de la Seconde Guerre mondiale, suspectées par le pouvoir, elles sont enfermées dans des camps de concentration.

Julie Otsuka
Phébus, 2012
Cote : R OTS


DICTATURE

Sur l'île où vit une jeune femme romancière, des choses, des personnes, des émotions s'effacent. Les rares personnes qui gardent un souvenir de ce qui a désormais disparu sont traquées. Justement, à la lecture de son dernier texte marqué par des souvenirs inconscients, l'éditeur de la romancière va se montrer particulièrement ému.

Yoko Ogawa
Actes sud, 2009
Cote : R OGA


ODYSSÉE

Au Japon, Kafka Tamura, un jeune Tokyoïte, s'enfuit de chez lui. Une nuit, il se réveille dans un bois couvert d'un sang qui n'est pas le sien. Il trouve refuge dans une bibliothèque. Parallèlement, un vieil homme simple d'esprit mais capable de converser avec les chats, Nataka, rencontre un effroyable personnage. Il se met à la recherche de Kafka. 

Haruki Murakami
Belfond, 2006
Cote : R MUR


CONTE CRUEL

Au Japon dans un village isolé du bord de mer, Isaku, 9 ans, est devenu le chef de famille depuis que son père est parti. Alors qu'une tempête menace, on confie à Isaku le soin de surveiller les feux qui ont été allumés conformément à la tradition. Mais l'enfant s'aperçoit qu'il s'agit d'une manœuvre pour naufrager les bateaux à la recherche d'un abri et récupérer leur cargaison.

Akira Yoshimura
Actes sud, 1999
Cote : R YOS


ANTHOLOGIE

Une découverte de Kyoto, lieu de contemplation et de méditation, entre tradition et modernité, à travers les textes de Japonais ou d'étrangers découvrant la ville : Bashô, Shikibu, Kawabata, Yoshihiro, Paul Claudel, Maurice Pinguet, Graham Pakes, Marguerite Yourcenar, Chantal Thomas, Nicolas Bouvier, etc.

Textes choisis et présentés par Allen S. Weiss
Mercure de France, 2012
Cote : LIT 808.803 GOU


DÉCOUVERTE

Lucrèce, 15 ans, déménage au Japon avec sa famille. Elle n'y voit pas d'incon-vénients mais l'adaptation est plus difficile que prévue face au choc culturel. Elle peine à trouver sa place et à se faire des amis. Lorsqu'elle découvre dans le local à poubelles de son immeuble un sac rempli de partitions de grande valeur, elle décide d'enquêter pour retrouver son propriétaire. 

N.M. Zimmermann 
Albin Michel, 2016
Cote : J ZIM ADO

ZOOM Sélection (Films)

TUER POUR SURVIVRE


Dans un avenir proche, les élèves d'une classe de 3ème du collège Shiroiwa ont été amenés sur une île déserte par une armée mystérieuse. Un adulte surgit tout à coup devant eux : leur ancien professeur Kitano. Il leur annonce qu'ils vont participer à un jeu de massacre dont la règle consiste à s'entretuer. Seul le dernier des survivants pourra regagner son foyer.

Battle Royale
Réal. Kinji Fukasaku , 2001
Cote : F FUK




MANGA CULTE

Dans un Japon futuriste régi par l'Internet, le major Motoko Kusunagi, une femme cyborg ultra-perfec-tionnée, est hantée par des interrogations ontologiques. Elle appartient, malgré elle, à une cyber-police musclée dotée de moyens quasi-illimités pour lutter contre le crime informatique.

Réal. Mamoru Oshii, 1995
Cote : F OSH



ANIMATION FANTASTIQUE

Au XVème siècle, durant l'ère Muromachi, la forêt japonaise, jadis protégée par des animaux géants, se dépeuple à cause de l'homme. Un sanglier transformé en démon dévastateur en sort et attaque le village d'Ashitaka, futur chef du clan Emishi. Touché par le sanglier qu'il a tué, celui-ci est forcé de partir à la recherche du dieu Cerf pour lever la malédiction qui lui gangrène le bras.

Réal. Hayao Miyazaki, 2000
Cote : F MIY



MORTELLE CASSETTE

Un soir, seules à la maison, deux lycéennes se font peur en se racontant une mauvaise blague. Une étrange rumeur circule à propos d'une cassette vidéo qui, une fois visionnée, déclenche une terrible malédiction : une mort annoncée sept jours plus tard. Après le décès de sa cousine Tomoko Oishi, Reiko Asakawa, une jeune journaliste, enquête, mais très vite le maléfice la rattrape.

Réal. Hideo Nakata , 1998
Cote : F NAK



ÉCHANGE

Ryoata, un architecte obsédé par la réussite professionnelle, forme avec sa jeune épouse et leur fils de 6 ans une famille idéale. Tous ses repères volent en éclats quand la maternité de l'hôpital où est né leur enfant leur apprend que deux nourrissons ont été échangés à la naissance : le garçon qu’il a élevé n’est pas le sien et leur fils biologique a grandi dans un milieu plus modeste.

Réal. Hirokazu Kore-eda, 2013
Cote : F KOR



CRUELLE GUERRE

Après le bombardement de Kobé, Seita et sa petite soeur s'installent chez leur tante à quelques dizaines de kilomètres de chez eux. Celle-ci leur fait comprendre qu'ils sont une gêne pour la famille et doivent mériter leur riz quotidien. Ils décident de partir et se réfugient dans un bunker désaffecté en pleine campagne. Mais bientôt la nourriture commence cruellement à manquer.

Réal. Isao Takahata, 1998
Cote : F TAK


Témoignages : des Furansugo au Japon

L' équipe de ZOOM a recueilli des témoignages de touristes ayant visité le Japon. Et tous s'accordent à dire que les Japonais sont courtois, les paysages sublimes et la nourriture raffinée. Peut-être aurez-vous envie aussi d'y faire un tour ?


Julie et Nicolas ont passé 6 jours au Japon, en novembre 2016, pour leur voyage de noces
Quelles  villes avez-vous visité ?
Seulement Tokyo.
Quels souvenirs gardez-vous de votre séjour ? 
De très bons souvenirs. Le décalage entre le fourmillement de la ville et le calme des temples et des parcs est très impressionnant. La vie culturelle est très riche et on y trouve son compte, que l'on soit amateur d'histoire, de nouvelles technologies, d'architecture ou de gastronomie.
Qu'avez-vous mangé de plus original ? 
Nous sommes allés dans un restaurant qui ne servait que des plats à base de tofu (soupe au tofu soyeux, tofu de sésame, tofu frit et tofu glacé à la prune...). C'était étonnant et très bon.
Qu'avez-vous apprécié durant votre séjour ?
La ville est dépaysante, impressionnante et foisonne de choses à faire et à voir. Les gens sont très polis et serviables envers les touristes.
Qu'avez-vous le moins apprécié ?

Du livre au film : Mémoires d'un geisha

Le livre

Écrit par Arthur Golden, 1997
Cote : R GOL



Yoroido : un modeste village de pêcheurs dans le Japon des années trente. La petite Chiyo-chan y mène une enfance pauvre mais heureuse entre ses parents et sa grande sœur, Satsu. Mais un cancer ronge en silence les os de sa mère, sur le point de mourir. Le père est si vieux et déjà si perdu qu'il accepte la proposition de M. Tanaka : les deux jeunes filles partent bientôt pour Kyoto, parmi d'autres enfants vendus. Chiyo-chan deviendra Sayuri, l'une des geishas ou courtisanes les plus appréciées de la ville, excellant dans l'art du chant, de la danse et de l'amour, maîtrisant parfaitement la science de la toilette et du thé. 

Le roman d’Arthur Golden, présenté sous forme de mémoires, décrit le parcours initiatique d’une geisha dans la première moitié du XXème siècle. Le lecteur est plongé dans la culture japonaise et s’attache très vite à Sayuri que l’on suit tout au long du récit. Son histoire invite à se questionner sur l’ambiguïté du statut de geisha et sur la condition féminine au Japon.


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Pour écrire son roman, Arthur Golden s’est fortement inspiré de conversations avec Mineko Iwazaki, une geisha de Kyoto qui s’est retirée du métier à 29 ans et qui a longuement raconté son expérience. Mécontente des libertés prises par l’auteur, elle décide d’écrire son autobiographie Ma vie de geisha en 2002.

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Les geishas existent depuis plusieurs siècles au Japon. Leur nom vient du mot « gei » qui signifie « art » en japonais. Ni épouses ni prostituées, ces femmes hautement respectées dans la société gagnaient leur vie en divertissant des hommes puissants par leur beauté, leur élégance et leurs dons artistiques. Elles existent encore aujourd'hui mais dans une proportion beaucoup plus faible.

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Arthur Golden est né en 1956 dans le Tennessee. Il obtient un diplôme en histoire de l’art japonais et une maîtrise en histoire du Japon dans les universités d’Harvard et de Columbia, où il apprend le mandarin. Son roman Geisha s’est vendu à plus de 4 millions d’exemplaires et a été traduit en 32 langues.

La cérémonie du thé

Astrid Lecornu est designer textile, elle est également artiste du fil et invente des univers très poétiques. Créer des passerelles entre les disciplines artistiques est sa passion, le Japon en est une autre.

Cela fait 8 ans que j'étudie et pratique Chanoyu, (littéralement en japonais «  l'eau chaude du thé » ou Sadô, la voie du thé, mieux connue sous l'appellation banalisée de « cérémonie du thé »).
Je parlerais plutôt « d'art du thé ou de voie du thé » car cette pratique touche toutes les facettes de la vie et peut devenir une façon de vivre à part entière. C’est un peu comme une discipline au quotidien.
Il s'agit de battre du thé en poudre (matcha) avec un fouet en bambou dans un large bol pour en faire soit une boisson mousseuse et légère (Usucha), soit un breuvage épais et dense (Koicha). Les deux formes sont bues lors d'une cérémonie complète (Chaji) selon un ordre établi et précis.


Étant grande amatrice de thé depuis mon enfance et aimant beaucoup la culture japonaise, Chanoyu était pour moi incontournable. C'est un carrefour de tout ce que j'affectionne et de toutes mes passions : l'art, le thé, le zen, la méditation, les goûts...
Parler et résumer cette pratique est très difficile, voire impossible, tant elle est vaste et globale. Au Japon, elle est tellement ancrée dans la culture depuis le XVème siècle qu'elle est omniprésente dans la société. Il y a plusieurs écoles ou courants, mais la principale, reconnue par l'état est Urasenke, dont la famille de maîtres de thé en est à sa XVIIème génération. L'actuel Grand Maître joue un rôle très fort au Japon et agit fortement dans les relations internationales.


J'étudie le thé de cette école à Paris et en banlieue. Ce sont des groupes de thé (Tankokai) qui naissent dans tous les pays du monde grâce à des professeurs qui veulent transmettre ce savoir ancestral.
Mon groupe s'appelle Seiryû, c'est le 111ème dans le monde ; il réunit la banlieue Est de Paris et la région de Nantes. Mon professeur, Mme Sylvie Guichard Anguis a vécu, étudié le thé et a eu ses diplômes de thé au Japon. Elle peut donc maintenant transmettre où elle le souhaite et ce dans les règles de l'art.



Chanoyu est pour moi aussi important que de respirer. Cela me guide et me suit au quotidien à tous les niveaux, et avec lui je sens que j'ai trouvé « ma voie ». Je sais maintenant que je le pratiquerai à vie et ce le plus naturellement possible. Chacun y trouve ce qu'il veut : l'amour du Zazen, celui des céramiques ou d'un autre art s'y rattachant. Cela peut aussi tout simplement aider à se recentrer et agir comme un véritable sport.

Je vous invite à aller sur le site de Seiryu (www.urasenke-tankokai-seiryu.fr) , et à découvrir cette pratique et cet art au musée Guimet ou à la Maison de la culture du Japon, qui font régulièrement des démonstrations ou des leçons.

Je recommande Le maitre de thé de Yasushi Inoué et Le livre du thé d'Okakura Kakuso.